Le Burn-out d’origine professionnelle et/ou privée
Jean-Emile Vanderheyden
Le burn-out est une problématique de notre société moderne, connue pour ses premiers cas dans les années 1970. Malheureusement, surtout en ces temps de crise, elle tend à devenir une épidémie. De trop nombreuses personnes en souffrent : employés, cadres supérieurs, médecins et paramédicaux, policiers, caissières, téléphonistes, femmes au foyer… Dans ce groupe, les quinquas, toutes professions confondues, forment une entité sur-représentée…
Pourquoi ?
Nous détaillerons leurs fragilités.
Stress, dépression et burn-out
Ces trois problématiques peuvent parfois se mêler chez un même sujet, ce qui peut prêter à confusion. Cependant, il existe une distinction fondamentale claire entre ces pathologies.
– Le stress :
difficultés d’adaptation ou perte des capacités de gestion psychologique devant une ou plusieurs situations contraignantes, entraînant de manière aiguë ou chronique des manifestations de tension psychique ou musculaire, avec éventuelle décompensation progressive dans l’angoisse ou la dépression.
– La dépression :
perte d’élan vital, perte d’envie, de goût pour toutes sortes d’activités (y compris appétit, sommeil, sexualité…).
– Le burn-out :
perte de force mentale et physique apparaissant soudainement, après un long combat « psychologique » souvent inégal, contre des stresseurs tels qu’une autorité, une hiérarchie, une personne intelligente, perfide ou insaisissable (cf. harcèlement en rue…). Cette lutte, plus souvent inconsciente que consciente, mène à la dépersonnalisation, à l’affaiblissement de l’accomplissement personnel et surtout à l’épuisement émotionnel.
Formes de burn-out
Depuis les crises économiques de la fin du XXe siècle et du début du XXIe siècle, on observe trois formes actuellement reconnues :
1. Le burn-out classique ou frénétique (hyperactivité)
Plus souvent rencontré chez les jeunes et sans doute chez les femmes. Causé par un surinvestissement personnel dans la poursuite de gratifications ou d’un accomplissement compensatoire. Aujourd’hui en diminution au profit d’autres formes.
2. Le burn-out par contraintes exagérées
Le sujet travaille correctement mais exagère ses heures face à des contraintes excessives (stress, surcharge…). L’indépendant souffre car il n’arrive plus à gérer tous les aspects de son activité professionnelle et reçoit trop peu de gratifications. En entreprise : travail contraignant, répétitif, épuisant, de peu d’intérêt, avec peu de responsabilités, de soutien et de perspectives. Le travailleur se sent abandonné, ses relations se dégradent, parfois jusqu’au harcèlement. On parle alors de burn-out induit.
3. Le burn-out par l’ennui (« bore-out »)
Conditions de travail monotones et peu stimulantes vécues négativement. Le travailleur est mis « sur une voie de garage » par abandon de responsabilités.
Aujourd’hui, on observe également de plus en plus de cas de burn-out d’origine privée (harcèlement dans la vie privée, séparation conflictuelle, agressions verbales en rue, à l’école…), et cela à tout âge.
Prise en charge et traitement
Le burn-out n’est pas réellement une maladie, mais une période difficile à surmonter, ce qui peut prendre plusieurs mois.
– Traitement :
peu médicamenteux.
– Approche principale :
prise en charge psychologique par un(e) coach spécialisé(e).
– Objectif :
reprise du contrôle de l’équilibre de santé, du temps pour des activités défoulantes et relaxantes.
– Rôle du praticien :
convaincre le patient de la réalité du diagnostic et de la nécessité de changements importants pour réorienter sa façon de vivre et de travailler.
